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Le Désert d'Atacama

Après une longue route en plein désert et une très longue montée, qui nous fait atteindre les 3500m d'altitude, nous arrivons bientôt à San Pedro d'Atacama. Un belvédère surplombe un paysage incroyable qui présume des découvertes que nous allons faire dans cette région.

Mais pour l'heure, il fait très chaud, nous roulons depuis 4 jours.. Nous avons besoin de nous poser.

Nous entrons dans la petite ville de San Pedro d'Atacama. C'est une très petite ville où les maisons sont pour la plupart très basses et en terre cuite.

Le centre est réservé aux touristes avec sa rue principale où les tours-opérateurs rivalisent avec les boutiques de souvenirs et les hôtels-cabanas.

Nous nous posons sur le parking d'un des hôtels et profitons de la piscine. Nous y faisons également la connaissance de Lily, une jeune retraitée chilienne qui a vécu plus de 15 ans à Paris. Repartant de la région, elle nous laisse tous les prospectus et nous donne quelques astuces pour découvrir la région plus facilement.

Nous prenons le temps, le deuxième jour pour visiter la ville, glaner d'autres informations auprès de l'office de tourisme (praticabilité des routes, possibilité de camping sauvage), acheter quelques souvenirs et trouver un raccord et du liquide de refroidissement pour le camion... (une pompe dans le circuit de refroidissement vient de lâcher...). Pendant que les enfants seront à l'école, Nicolas tentera une réparation à la sud américaine avec un tuyau en PVC pour tenir jusqu'à la prochaine ville et nous ajusterons le niveau d'eau avec de l'eau déminéralisée... (pas trouver de liquide) ..

Chaque lieu étant payant des choix s'imposent... Parmi toutes les choses à découvrir dans la région, nous avons fait notre choix...

Ce sera : les vallées de la lune et de la mort, les geysers del Tatio, les ruines du village Atacaménien, les lagunes Miscanti et Miniques. La région oscille entre 2500m et 4500m d'altitude. Ce seront nos premiers pas à des altitudes aussi élevées... pour le camion aussi...


La Vallée de la Luna:

Choix de Manue comme point incontournable... Cette vallée est seulement à 13 km de San Pedro. Nous y entrons en milieu d'après midi.

L'aridité du paysage, la couleur ocre, les montagnes de sel et les cavernes...Ce paysage lunaire est impressionnant. Nous nous sentons tout petit et les différents craquements des rochers de sels en plein soleil autour de nous sont limite flippant!

Nous attendons le coucher du soleil au sommet de la principale dune... un peu décevant au départ, nous sommes impressionnés par le changement de couleur au fur et à mesure que le soleil descend... comme par magie...

Nous devons sortir de cette vallée juste après le coucher du soleil car elle n'est pas accessible la nuit. Nous dormirons au niveau de la maison des gardes.

La Vallée de la Muerte:

Cette vallée est juste à côté de la vallée de la lune. Beaucoup moins vaste, nous y allons le lendemain matin. Il fait déjà très chaud, une dune de sable est réservée pour les surfeurs... Tao essaiera sur un sac poubelle et finira plutôt à la course avec Nicolas.

Nous montons à pied au point de vue qui est aménagé.... Le décor est magnifique, encore une fois impressionnant. Les enfants s'approchent un peu trop près du bord!!

Les Geysers del Tatio:

La route:

Les Geysers sont à environ 100km de San Pedro, au bout d'une route dont nous ignorons l'état... et, pour ne rien rater du spectacle, il faut être sur le site dès 6h du matin... A l'office de tourisme, on nous a indiqué 1,5h de route en voiture, il faut donc compter 3h en camion... Nous décidons de prendre de l'avance sur les nombreuses voitures de touristes qu'on nous annonce...

Après la pause déjeuner, nous prenons la route en lacet au nord de San Pedro. Nous admirons les flamants roses et autres espèces d'oiseaux réunis dans les quelques lagunes le long de la route, les vicunas et leur petits et les cactus, droits comme des piquets et encore un lapin bizarre de la région... Partis de San Pedro à 2500m, nous nous retrouvons à 4000m d'altitude. Les Geysers sont à 4200m et on nous annonce une température proche de -10°C la nuit... Nous nous arrêterons donc à 4000m... Nous redoutons le froid et l'altitude pour nous et le camion.

Nous réglons nos réveils à 4h du matin. Pour éviter de se découvrir à notre réveil, on s'habille avec pantalons, tee-shirts à manches longues et double peau, chaussettes... Hyper Glamour! On croise les doigts pour que la température ne descende pas trop bas et pour que l'eau mis dans le circuit de refroidissement du camion ne gèle pas...

Le réveil sonne et à la grande surprise des parents, Tao, Léa et Maelle se réveillent aussitôt!! Il est juste 4h...

On enfile polaire, manteau, écharpe et chaussures de randonnée... Qu'est-ce qu'il fait froid!! 3°C à l'intérieur du camion, on ne sait pas à l'extérieur...

Le pare brise est gelé à l'intérieur, une couche de givre est aussi présente à l'extérieur. On replie assez rapidement (10 min)...

Nico tente le démarrage du camion. Oh oh... Le combi ne répond pas, puis tousse un peu et se rendort!!

Manue prépare le petit déjeuner histoire de patienter un peu, nous donner de l'énergie et nous réchauffer un peu. Nico persévère sur le camion et après une demi heure, le camion gronde et fume dur... On le laisse ronronner et se réchauffer le temps de prendre le petit déjeuner. Il est 4h40, on prend la route: nous pensons en avoir pour 1h30 encore... Au bout de quelques minutes, on voit déjà apparaître une file de phares qui serpentent derrière nous. On se fait doubler par des dizaines de voitures... C'est sûr nous serons nombreux à l'arrivée.


Les fumerolles et les geysers:

Nous arrivons sur le site. Les gardiens du site nous accueillent tout sourire emmitouflés dans leur grosse doudoune.... On aperçoit des dizaines et dizaines de fumerolles éclairées dans la nuit par les faisceaux des phares du combi...

On gare le combi sur le parking le plus proche et on peut déambuler au milieu des fumerolles, et des jets d'eau bouillant..

A l'entrée du site, une pancarte signale que l'eau est expulsée à près de 70°C et que le premier hôpital se trouve à Calama... à 150km. Cela nous convainc de ne pas dépasser les pierres délimitant les aires sécurisées.

Certains geysers sont réglés comme une montre et jaillissent à plusieurs mètres à intervalle très régulier: 1 minute pile poil! d'autres forment des petites montagnes en crachotant, d'autres encore s'étalent et laissent sur le sol un dépôt jaune de souffre... Dans certains cratères ,on entend l'eau bouillir comme dans une cocotte minute...

Nous sommes nombreux au petit matin sur le site mais les touristes venus par les tour opérateurs repartent vers 8h... Nous restons 2h de plus...La nuit, avec le froid extérieur, le site est très actif car le choc des températures est très important.... mais les photos sont plus jolies avec le lever du jour. L'arrivée du soleil permet le réchauffement de l'air et l'extinction des geysers. Une personne arrivant à 10h peut trouver le site insignifiant: il n'y a plus de geysers, les fumerolles sont rares, on voit juste les ondulations de chaleur...

La piscine agua caliente:

Avant de repartir du site, nous allons voir à quoi ressemble la piscine géothermique. La piscine fume, des vestiaires sont à disposition pour se changer mais il fait 10°C dehors... Cap ou pas cap résonne dans nos têtes....

4 personnes sont déjà dans la piscine, on va tremper une main pour voir.... Elle est vraiment chaude!! C'est trop tentant!! On enfile ... très vite ... nos maillots et on se glisse dans l'eau... un vrai bonheur... A certains endroits l'eau est beaucoup plus chaude qu'ailleurs, c'est étonnant... On explore le bassin... et puis vu la température extérieure, on redoute la sortie du bain!!

Il est midi, on est levé depuis 4h, et la route du retour est longue, nous devons sortir... Nous vous le confirmons... la sortie fut compliquée...

Les ruines de Pukara de Quitor:

Nous rentrons sur San Pedro, la route du retour nous semble vraiment longue... Nous nous posons sur le parking des ruines du village de Pukara de Quitor, un village pré-colombiens... Après avoir demandé l'autorisation pour s'y installer pour la nuit, on se fait une petite sieste...

Manue et les enfants iront visiter le site en fin d'am. Les enfants s'arrêtent aux miradors installés sur le parcours où la vue sur la vallée, sur le site et sur le volcan Licancabur est déjà super jolie. Manue monte jusqu'en haut... Là, on a une vue imprenable sur la vallée de la Lune. Un mémorial est édifié en l'honneur des indigènes ayant combattu l'invasion espagnole jusqu'au bout et qui furent décapités à leur défaite..

Paradoxe: le mémorial présente des visages indigènes et est surmonté d'une croix moderne, signe de la religion catholique qui fut imposée avec l'arrivée des conquistadors...

Après la descente, les enfants décident de rester au camion, Manue est intriguée par un petit passage en contrebas de l'entrée. C'est en fait l'accès à l'entrée originelle du village. Un gigantesque arbre est au milieu d'une petite place... nous sommes en plein désert... et en continuant un petit peu une arche surplombée d'un magnifique visage témoigne de l'ancienne entrée du site. Les explications sur les pancartes parlent d'un lieu de culte, mais difficile de mieux comprendre les explications en espagnole... En tout cas, cet espace présente une vraie énergie peut être un peu sublimée par la tombée de la nuit et la fatigue...

Les Lagunas Miniques et Miscanti:

Dernière excursion de la région, nous partons découvrir ces lagunes dont on nous a dit que du bien. Il paraît que tôt le matin , c'est magnifique... On espère que fin de matinée, début d'am ce sera quand même beau!!

Après une longue route où nous apercevons les systèmes d'irrigation des plantations de la région, traversons quelques villages typiques et où nous passons le tropique de Capricorne, nous arrivons sur le site.

Encore une fois, l'entrée est payante... et les allées bien limitées. Impossible d'approcher les lagunes de près car elles sont réservées à la faune sauvage: canard..., flamants roses, vicunas, nandous, renards... mais malgré tout, le site est majestueux... Peut être justement parce qu'il est aussi bien préservé de l'invasion humaine...

Avec les jumelles, nous apercevrons notre premier renard de la région... il ne fuit pas, il évolue juste dans son environnement... vraiment chouette!!

La fin du Chili:

Après San Pedro, nous décidons de retourner à Calama. Nous devons trouver une pompe pour le circuit de refroidissement ou un tube plus solide que notre tuyau de PVC pour le camion. C'est la plus grande ville avant d'attaquer la Bolivie... et quitte à retourner dans cette ville nous essaierons d'aller visiter la carrière de Chuquicamata, la plus grande carrière à ciel ouvert du monde... et de ce qu'on a pu lire, tout y est démesuré...

Nous nous posons dans un camping où nous faisons la connaissance de Dominique et Denise qui voyagent dans un 4X4 super bien aménagé... Le rêve pour les enfants...

Nous ne trouvons pas de pompe mais remplaçons le bout de PVC (qui est complètement déformé par la chaleur) par un bout de tuyau en cuivre que nous espérons plus solide. Nous n'irons pas voir la carrière car les visites sont complètes pour le lundi (il faut attendre le mercredi) et l'âge limite des visites est de 8 ans...

Après réflexion, nous choisissons d'entrer en Bolivie par le Sud Lipez et non par Ollague. Nous retournons donc vers San Pedro pour passer la frontière au niveau de Hijon.

La chaleur, les pentes abruptes vers la frontière et les nombreux km parcourus viennent à bout du circuit de refroidissement du camion. L'eau boue et déborde de partout... arrêt d'urgence en pleine montée... On tente un redémarrage... pas de réponse...

On retente après 1/2h d'attente, le camion veut bien redémarrer, on bivouaquera sur le bord de la route un petit peu plus bas. Tao apprend ce qu'est la densité... Les pierres ont beau être plus grosses que sa tête elles sont toutes légères.... A moins qu'il soit devenu très fort!!


Anecdote: La nuit vient de tomber: on s'installe, un peu près de la route. On ajoute un gilet jaune sur le devant du camion pour être un peu plus visible et on vérifie notre visibilité au passage d'un camion... Stupeur! le camion pile, un homme est au milieu de la route... Le camion repart, l'homme nous aborde... C'est un Coréen qui vient de faire l'ascension du volcan Licancabur, il n'a pas bu depuis plusieurs heures... On lui offre à boire. Il a fait l'ascension avec une bouteille de 500ml... il doit regagner son vélo, sa moto, sa guest house?? on n'a rien compris!! On lui a re-rempli sa micro bouteille et il est reparti dans la nuit...

Demain, nous serons en Bolivie... et lui??

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