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Le Pérou. A la recherche des mystérieuses cités d'or

Une fois le camion béni, nous entrons au Pérou en longeant le lac Titicaca en fin de matinée. Le passage de frontière est assez facile mais les douaniers nous confirment qu'une assurance est obligatoire pour circuler dans le pays et qu'il est possible d'en souscrire une dans la prochaine ville.

Arrivés dans la ville d'Ajuli, les premiers touctoucs péruviens font leur apparition. Nous y prenons notre premier almuerzo péruvien... vraiment pas à notre gout... (l'almuerzo, en Amérique du Sud, désigne une formule déjeuner complète : soupe, plat de résistance, jus de fruit et quelquefois dessert). Nous partons du restaurant un peu désolés pour la cuisinière car nous n'avons presque pas touché à notre assiette... Nous restons la journée dans la ville car comme par hasard le bureau délivrant l'assurance n'ouvre ce jour là qu'à 18h. Après un rapide tour de la ville, nous stationnons donc sur la place du village et en profitons pour faire l'école. Nico lui essaye de trouver une carte téléphonique afin d'avoir accès à internet. Il aura fallu l'après midi au "buraliste" pour débloquer le téléphone et trouver la carte qu'il convient... nous sommes impressionnés par sa gentillesse, sa patience et sa persévérance...

Nous reprenons la route à la nuit tombée (pas très rassurés) pour s'installer à proximité du lac... Au réveil, nous nous apercevons que nous sommes carrément sur la plage avec une vue magnifique sur le lac...

Le lendemain, direction Puno et ses îles.

Après la visite d'un site inca au sommet d'une colline, nous nous installons dans un camping au bord du lac Titicaca. La tenancière fait sécher ses pommes de terre au soleil pendant la journée, les brasse pendant 3 jours en veillant bien à les couvrir la nuit. Elle nous explique que cela permet d'apporter un léger gout sucré aux différentes variétés et que c'est mieux pour leur conservation. Au Pérou il existe plus de 150 variétés de pomme de terre. Nous organisons avec elle notre sortie sur les îles. Son mari nous conduit le lendemain matin au port où nous prenons le bateau pour visiter les iles flottantes de Los Uros. C'est un archipel d'environ 40 iles flottantes constituées entièrement de roseaux sur 80 cm d'épaisseur. Des poteaux en bois d'eucalyptus sont plantés dans le fond du lac et des cordages relient l'ensemble pour éviter que l'île ne soit chassée par le vent et se mette à dériver. Mettre un pied sur ces îles est assez extraordinaire, nous avons le sentiment de marcher sur un radeau géant qui s'enfoncent légèrement sous nos pas. Le sol est spongieux et les habitants marchent pieds nus dans une eau glacée... Les habitations sont également réalisées en roseau, la cuisson des aliments s'effectuent sur un feu de bois qu'il faut maitriser pour éviter d'enflammer toute l'île. Le revenu principal de cette population est clairement le tourisme car malgré l'élevage de porc, de volailles et de truites qui se fait sur certaines îles, cela ne permet pas d'être entièrement autonome.


Nous continuons notre exploration touristique vers l'ile de Taquile. La vie y est encore largement épargnée par la modernité du continent. Il n’y a pas de voitures, ni d’hôtel. Les costumes traditionnels y sont portés par tous et chaque habit a une signification importante: chef de village, femme ou homme marié(e), célibataires... etc... Avant le repas, nous assistons à une représentation des danses traditionnelles et les habitants nous présentent leurs travaux de tissage et de tricot. Nous goutons ensuite le repas typique de l'île :soupe de légumes, truite avec du riz et une salade de tomates et d’oignon.


Ces visites nous ont appris beaucoup sur des façons de vivre différentes... Cela nous a semblé un peu surfait parfois, l'impression de rentrer dans une pièce de théâtre où le thème serait "vit ma vie de l'époque ancienne"... Il n'en reste pas moins que certaines personnes vivent encore comme ça... Sur cela nous n'avons aucun doute et que la vie ainsi vécue a des rudesses que nous n'imaginions pas.

Retour à notre réalité: depuis quelques jours le Combi a du mal à démarrer... La cause : l'altitude à laquelle nous nous trouvons (+de 3000) et la qualité du gasoil de Bolivie qui a encrassé le filtre. Résultat: Panne !! Alors que nous faisions route en direction de Cusco et après une nuit sur le parking d'une station essence, il ne démarre plus du tout... A force d'essayer de démarrer, la batterie est à plat et nous sommes dimanche. Nous rechargeons la batterie avec l'électricité de la station, on tente... Rien... Essai de démarrer avec les pinces ... Toujours rien....

Cette journée sera l'occasion de belles rencontres. Un homme et son fils curieux du véhicule nous approche et nous lui expliquons notre galère. Il emmène Nico au village pour trouver un mécano. Après avoir frappé à la porte d'un garage fermé, le mécano nous dit qu'il va passer voir dans la journée.... Attente pendant quelques heures... Un taxi arrive à la station avec le mécano. Le diagnostique indique que les bougies de préchauffage sont fatiguées mais il n'a pas le modèle et qu'avant Cusco il sera dur d'en trouver. Qu'à cela ne tienne, il existe toujours une solution en Amérique du sud et cette fois ce sera : l'éther en bombe (le Start pilot local). Un petit coup diffusé à l'emplacement du filtre à air et ça démarre!! Nous conserverons cette tactique de démarrage jusqu'à Cusco.

Il est trop tard pour reprendre la route alors nous dormirons une nuit de plus. L'homme et son fils reviennent avec sa femme et sa fille pour prendre des nouvelles. Ils nous ramènent quelques vivres ainsi que des revues religieuses (Heu... pas sûrs que ce soit notre lecture au quotidien!). Un jeune couple en coccinelle avec leur petit nous aborde également... L'accueil des péruviens est vraiment réconfortant dans ces moments là...

En route vers La Vallée sacrée des Incas

Sur le chemin nous prenons la direction de Vinicunca et la montagne aux sept couleurs. Nous montons jusqu'à 45OO mètres, sur une piste bien cabossée avec des ravins de plusieurs centaines de mètres à flan de colline. Les routes du Pérou sont les plus dangereuses que nous ayons rencontrées jusque là et croiser un bus de touristes nous rend un peu nerveux

Nous passerons la nuit sur le parking du départ de la rando. Il y fait très froid mais l'ambiance est assez fantastique. Le soir, les villageois regroupent leurs bêtes éparpillées la journées dans les montagnes et nous assistons à ce bal qui fait leur quotidien. Le réveil sonne à 5 heures du matin. Nous nous équipons chaudement et partons pour profiter de la montée seuls avant l'arrivée des touristes. Deux chiens de bergers nous suivent pour le plus grand plaisir des enfants. Le jour commence à se lever mais nous n'y voyons pas grand chose à cause de l'épais brouillard, les lamas encore endormis nous observent.

La randonnée ne fait que 5 km mais à cause de l'altitude et du dénivelé annoncé (+700m) l'effort est très intense. Seul Tao, très en forme, monte en courant, redescend et remonte pendant que le reste de la famille lutte et s'arrête tous les 200 mètres pour récupérer leur souffle. Au dernier kilomètre de la rando nous commençons à nous faire rattraper par des sportifs beaucoup plus aguerris que nous. Le brouillard se dissipe et laisse apparaître un décor grandiose. Nous arrivons bientôt au sommet à 5000 mètres... Là, des ouvriers taillent les rochers pour créer des marches afin de faciliter la montée des touristes... Incroyable! Le souffle court, nous admirons la vue sur les montagnes rouges mais ne voyons pas encore celle aux 7 couleurs... Une halte avec dégustation de maté de coca sera la bienvenue à cette étape... Léa, Tao et Manue font une pose... Maelle et Nico, plus courageux, enchainent directement la montée à 5200m.... A leur retour, le reste de la famille trouve le courage de continuer l'ascension.

Nos pas sont vraiment plus longs et nécessitent un rythme très lent... Enfin l'arrivée... Le spectacle de la nature est alors à son apothéose!! Montagnes multicolores d'un côté, sommets enneigés de l'autre... Difficile de décrire le sentiment qui nous traverse.


La descente est plus facile. Nous découvrons un nouveau paysage car enfoui sous le brouillard à l'aller. Le bal des chevaux et des touristes nous rend vraiment fiers d'avoir réaliser cette randonnée entièrement à pied et de si bonne heure. Total respect pour les locaux qui accompagnent à pied la horde de touristes bien confortablement assis sur leur monture.

Nous laissons la colonie de fourmis humaines découvrir ce joyau de la nature et continuons notre route...

CUSCO...

Nos premières nuits à Cusco se passeront dans un garage pour changer les bougies de préchauffage du camion. Le modèle de bougies n'existent pas dans la ville mais le garagiste trouve le moyen d'adapter des bougies locales... On s'installe ensuite dans le seul camping de la ville. C'est l'occasion de belles rencontres avec des voyageurs. Il surplombe la ville et nous offre, la nuit, une vue magnifique sur les milliers de lumières. La capitale des Incas est très touristique mais malgré les nombreuses sollicitations pour manger, avoir des massages et les propositions incessantes des tour-operator pour visiter la région, nous l'aimons bien... Nous suivrons un guide pour nous expliquer son histoire et découvrir quelques secrets que nous n'aurions pas soupçonné. Par exemple, au détour d'une rue, un mur qui en l'observant attentivement cache 2 des 3 symboles des incas: le puma et le serpent... (le mur ayant été détruit par les conquistadors, seules les pâtes du condor sont visibles). Nous dégusterons du chocolat et aussi du Pisco... C'est aussi dans cette ville que nous rencontrerons Bénédicta avec laquelle nous prendrons rendez vous pour visiter son atelier de confection familial (Voir l'article spécial).

Après avoir pris le maximum d'information sur les visites à effectuer sur la région nous prenons la direction du Machu Picchu.

Dans la région les vestiges de la civilisation inca ne manquent pas à tel point qu'il est possible d'en faire une overdose... L'oeuvre de cette civilisation est impressionnante de part le nombre, la grandeur des sites et le travail pharaonique que l'on imagine pour dompter la montagne à ce point.

Nous visiterons:

- le site de Pisac petite ville à flan de colline,

- les terrasses de Moray où chaque niveau offrait un environnement climatique différent pour les cultures

- les salines de Maras et ses 3600 bassins perchés à plus de 3000m toujours exploités,

- le village de Chinchero où nous avions également rendez vous avec Bénédicta

- et enfin le village d'Ollantaytambo... toujours très touristique mais dans lequel nous avons apprécié de déambuler dans les rues encore habitées faisant l'impasse sur les ruines du site militaire assailli de touristes.

Avant de découvrir le dernier point incontournable de notre périple, nous nous accordons la première semaine complète dans une maison dans la petite ville d'Urubamba. Neuf mois que nous dormons pratiquement non-stop dans le camion.. Les 2 nuits à El Calafate dans une cabana nous semblaient vraiment très loin. Réservée via airBnB au dernier moment, cette petite semaine nous sera bien salutaire: un lit chacun, une table pour les repas, une vraie cuisine avec un four, un coin salon avec la télé, 2 toilettes et une salle de bain avec l'eau chaude... un vrai luxe!

Nico en profitera pour se faire soigner une dent chez le dentiste local et Manue appréciera de déambuler dans le marché très fourni.

Le Machu Picchu.

Notre cinquième et dernier point incontournable du voyage choisi par Tao.

Il n'y a pas beaucoup de solutions pour ralier le Machu Picchu. Soit le train à partir de Cusco ou Ollantaytambo que seules deux compagnies péruviennes se partagent au prix exorbitant de 150$ par personne, soit par la route jusqu'a Hydroelectrica. Nous choisirons cette option mais il nous faudra presque 7 heures de route depuis Urubamba pour y parvenir.

De bonne heure, nous partons d'Hydroelectrica et entamons une marche de 12 km le long de la voie ferrée jusqu'à Aguas Calientes. Nous n'avions rien réservé à l'avance car les billets sont ni échangeables, ni remboursables. Arrivés dans la ville, nous prenons nos billets pour visiter le Machu Picchu sur l'après midi et les billets aller/retour pour la navette qui nous emmène à l'entrée du site . Après la rando de 12km, nous avons renoncé aux 1500 marches pour accéder au site. Enfin nous découvrons ce site mythique et c'est peu de le dire... une véritable cité d'or! Tao sortira la carte aux trésors qu'il avait dessiné pendant les préparatifs et sera notre guide.

Fatigués et la journée étant déjà bien avancée, nous décidons de rester une nuit à Aguas Calientes. Après quelques pizzas cuites au feu de bois, nous nous installons dans un hôtel qui n'en a que le nom. Sans réservation préalable nous nous en contenterons. Avant de reprendre le chemin du retour, nous nous accordons un bon petit déjeuner dans la boulangerie française (croissants et chocolatines au beurre des Charentes.... un délice)

Mais regardez plutôt la vidéo:

Direction Nasca et ses lignes mystérieuses tracées dans le sol .

Après une longue route et quelques passages en très haute altitude, nous arrivons dans la ville de Nasca. Nous avons la chance, grâce au cadeau du père Noel, de pouvoir découvrir les lignes car la seule façon de les apprécier réellement c'est de les survoler.

Le jour des 8 ans Tao nous décidons d'aller survoler les lignes avant le déjeuner. Un chauffeur de taxi nous emmène jusqu'a l'aéroport et pendant le trajet organise notre vol, arrivés à l'aérodrome, pas le temps de réfléchir: les papiers, les passeports, la taxe, le règlement des billets, la pesée pour équilibrer l'avion et hop nous sommes dans l'avion. C'est un petit avion 8 places: 2 pilotes, 1 autre touriste et nous 5... Avec un peu d'appréhension nous entamons le décollage et survolons très rapidement les premières lignes...

Les géoglyphes de Nazca restent un mystère avec beaucoup de théories et peu de certitude.

Nous survolons une quinzaine de figures pendant 20 min, premièrement la baleine qui nous semble toute petite vu du ciel, l'astronaute, des lignes toutes droites tracées sur des dizaines de km malgré l'irrégularité du reliefs... Et nous commençons les tours de voltige aérienne... Avec la chaleur, les explications en espagnol dans les oreilles, et les pertes de repères à force de tourner dans tous les sens .... toute la famille commence a apprécier de ne pas avoir déjeuner avant. Les sacs a disposition dans l'avion seront bien utiles pour certaines... Superbe expérience car malgré les désagréments, nous avons pu prendre conscience de l'ampleur du site et vous rapporter quelques clichés de l'araignée, du singe, de l'arbre ...

Joyeux anniversaire Tao et merci père Noel !!

Nous repartons sur la cote pacifique où nous retrouvons l'océan ... direction Lima. Ce trajet se fera sous une épaisse brume de chaleur jusqu'à la capitale. Fini les montagnes! Après plus de 3 mois à plus de 3000m, nous revenons au niveau de la mer et traversons les déserts de sable.

Lima, La Capitale

Nous ne prendrons qu'une seule petite journée pour découvrir cette ville mais elle nous rappelle un peu l'Europe avec ses grands bâtiments historiques, surmontées d'une esplanade où les gens se balladent. Une chose sud américaine que nous retrouvons et qu'on adore ce sont les mini scènes où les artistes peuvent se produire et où les gens s'amassent pour rire, apprécier les spectacles de jongles, les pièces de théâtre.

Dans le nord du Pérou: Trujillo

Nous nous posons pour la nuit sur le parking du temple Huaca del Sol de la civilisation "Moché", l’un des vestiges les mieux conservés de cette culture pré-Incas. Les fouilles archéologiques sont beaucoup moins avancées que celles des Incas mais les découvertes sont gigantesques. Ici c'est un temple de sacrifice et d'offrande aux dieux. Chaque brique était faite par une famille qui apposait leur nom dessus avant d'en faire don pour la construction du temple. Il faut imaginer une pyramide à l'envers. L'étage le plus haut correspond au temple le plus récent. A chaque nouveau "roi" le temps construit sous son règne était entièrement comblé de briques et un nouveau temple voyait le jour par dessus en respectant la même disposition des salles, les mêmes dessins mais en plus grand... Nous pouvons maintenant qu'admirer le travail, les couleurs conservées

La visite est guidé en français par une étudiante Péruvienne.

Chan Chan

Les Chimu (le "u" se prononce "ou") étaient également un peuple Péruvien qui a succédé aux Moché entre l’an 800 et 1470. Ils ont étés ensuite colonisés par les Incas. Le temple Chimu servait également de lieu de sacrifices et d’offrandes regroupant d’anciens villages et un immense palais réservé à la noblesse de l’époque. Contrairement au temple Moché, ceux des Chimu sont à l'air libre et ont du coup subi l'érosion de la pluie, du vent et du sable. Il semblerait que ce temple était également coloré et beaucoup des cultures ont été reproduites suivant les quelques motifs encore existants. Une femme belge accepte que nous partagions la visite avec le guide francophone qui l'accompagne. C'est beaucoup plus facile de comprendre l'importance du site ainsi.

Un clin d'oeil aux chiens particulièrement moches (sans l’accent), c'est la race de chien péruvienne. Il s’agit d’une espèce protégée au Pérou. Ils ont une crête sur le haut du crâne comme seul pelage. Ils sont vraiment gentils mais les caresser est assez étrange.

Avant le passage de la frontière on fera une petite halte dans un camping tenu par des suisses au bord de la mer dans un endroit paradisiaque. L'occasion de rencontrer d'autres voyageurs et de se poser un peu pour continuer la route sereinement après.

Le pays est très jolie avec de magnifiques vestiges du passé (des cailloux comme dirait Léa) avec la Cordillère des Andes en toile de fond.

Un petit bémol cependant pour la région de Cusco: les prix pratiqués sont exorbitants sous prétexte que les touristes y viennent en masse pour aller au Machupicchu (ex: cout du train...). Des bolletos sont vendus pour profiter des différents sites de la région mais ils doivent être réalisés dans un temps très limité, ne sont ni échangeables, ni remboursables... Un peu Moché!!

Donc bien prévoir son planning avant d'acheter un billet d'entrée, quitte à le prendre vraiment au dernier moment.

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